“LA CONSTELLATION DE L’HOMME LIBRE”
Ce projet Artistique restera dans ma mémoire au delà des saisons et des distances...
L’ énergie de cet événement riche en rencontres humaines, riche en diversité des publics, saisonniers, villageois ou régionaux, touristes, marcheurs de compostelle, enfants, adultes et plus âgés m’a permis une fois de plus de souligner l’intéret primordial de réaliser mon travail en extérieur, créatif de lien social, transmission d’un savoir et partage de connaissances.
L’arbre source d’émotion, qui plus est cet arbre quadri centenaire, s’est vu renaître de son foudroiement, en cette place privilégiée du site de la Chapelle de la Madeleine, au fur et à mesure, en dépis du mauvais temps, avec spontanéité et recul.
Le début de l’histoire commence dans un champs bidartar, où je venais chercher matière à sculpter.Le chêne trouvé, magie de l’instant, je l’ai fait transporté à Parlementia, trait d’union historique entre Guéthary et Bidart . C’est alors que le travail d’approche a commencé.Nous nous sommes apprivoisés. J’ai contemplé ce vieux tronc inerte pendant le mois de mai. Les formes se sont mises en place dans cet espace creux et bombé. Un jour, j’ai aperçu au crépuscule la Dame Blanche nichée en son milieu, l’intérieur de l’arbre, son côté précieux, son écrin. De là le cheminement artistique s’est déroulé tout seul, guidé par ses veines, guidé par mon instinct. C’était bien à l’intérieur que se tiendraient les couleurs, la matière. A parlementia la découpe de l’arbre s’est déroulée en respectant ses formes initiales. Ce travail de mise en forme terminée, l’équipe municipale a transporté le tronc jusqu’au lieu de création, sur le site de la Chapelle de La Madeleine.
Pendant les 3 mois d’été, du 21 Juin au 22 Septembre, du solstice à l’équinoxe, j’ai travaillé dehors, sur cette prairie de verdure en suspension au dessus de l’océan.
J’ai discuté du pourquoi du comment, d’un moment, de la suite logique des aplats de matières, de couleurs, d’ histoire, de racines, de devenir, d’être, de vie, de mort...Un lieu de recueil au milieu d’un éden.
Les passants, en éclaireurs, les fugueurs de la nuit qui venaient lui parler en secret...
Cet événement était bien plus qu’artistique, l’emplacement, la pièce maîtresse du vieux chêne et le travail effectué a permis de rendre expressif l’autre niveau de conscience, l’éclaireur s’appropriait le “phénomène”. Ce tronc gigantesque (son cœur situé face au vent, à l’océan et intempéries et son bouclier face au village) était devenu une petite grotte, un endroit où se blottir, un endroit de paix.
Une nuit dans le désert marocain tout près des dunes de merzuga, j’ai vu dans le ciel une constellation, celle des berbères, celle de l’homme libre. Observant à nouveau l’arbre, avant de remplir la forme de la Dame Blanche, j’ai suivi une rigole naturelle en son milieu et j’ai placé “La Constellation de l’homme libre” en trous de lumière. Le soir, au coucher du soleil, l’arbre tourné face à l’océan est traversé par les rayons solaire.
La pleine lune a vu alors le jour, face au soleil, le féminin et le masculin, ensemble.
L’arbre toujours se suffisait à lui même...
Pourtant je devais continuer
Les essais de colles pour maintenir la matière* se sont avérés positifs malgré la tempête, le vent, les rafales de pluie et le soleil chaud.
J’ai profité des jours cléments pour sculpter le bois, approfondir ses formes, le laisser sécher. Le travail de collage , en alternance avec la météo s’est déroulé de mi Juillet à Fin septembre. De la Dame Blanche est sortie la tradition ancestrale, la couleur noire, intense, profonde et lumineuse comme nos racines.Puis les lignes verticales incluent comme une pluie d’énergies, toutes colorées, puissantes, jeunes, porteuses d’espoir.
De l’autre côté j’ai creusé l’océan, les lignes de la communication. En dessous et c’est mon point de départ, le paysage s’est organisé, une vue kaléidoscopique du pays basque, et plus particulièrement celle de Bidart.
J’ai commencé la peinture, le ponçage et polissage mi Septembre. Le blanc nacré sur le coté droit symbolise l’écrin, l’écûme, la pureté. Un étendard blanc au dessus des montagnes vertes domine l’ensemble et fuse en paroles de paix.
Le final des miroirs sur la tranche supérieur du tronc, reflètent la lumière, la renvoie et la diffuse en mille facettes majestueuses, lien privilégié entre la terre et le ciel.
SUGGESTIONS A LA MAIRIE:
La colle reste d’une extrême qualité, toutefois l’emplacement (privilégié et incontournable) s’avère périlleux pour une pièce de bois non protégée des intempéries, sur du long terme. Le gel de cet hiver ne l’a pas améliorée, je préconise alors une solution de couverture en verre ou pour que cela demeure moins onéreux, un vélum en grosse toile transparente, un brise vent et pluie. Si la pièce n’est qu’éphémère, laissons la terminer sa vie sur place, si nous souhaitons que sa transmission perdure, nous devons lui trouver un abri.
Romane Z 2007- Suditi depuis 2019 :)
* Matière : émaux de verre (Albertini), galets (Parlementia, Erretegia, cénitz) miroirs, perles.
PS: Nous sommes en 2010 et malgrè les tempêtes successives qui ont soulevé les toits alentours, le tronc non fixé et toujours face à la mer, reste en place....les passants posent des bouquets de fleurs, les amoureux s’y donnent rendez-vous...
Merci merci Merci bel arbre...........